L’Etat a décidé d’autoriser la pratique de la chasse pendant le deuxième confinement. Tandis que la majorité des citoyens restait confinée chez elle, à ne sortir que pour aller travailler, faire ses courses, ou pour se balader dans la limite « d’une heure et d’un kilomètre de périmètre », une minorité d’entre eux disposait d’une plus grande liberté : les chasseurs avaient l’autorisation de parcourir la montagne et la forêt plusieurs jours par semaine, pour traquer la faune.
N’aurait-il pas été possible de laisser les animaux se reposer rien qu’un mois ? Ne sont-ils pas déjà bien assez dérangés tout le restant de l’année ? Cette décision aurait été prise pour « éviter un accroissement des dégâts faits aux cultures, aux forêts et aux biens par une prolifération des populations de grand gibier comme les sangliers ou les chevreuils. » d’après Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la diversité. Dans ce cas, pourquoi maintenir la chasse du « petit gibier » dans d’autres départements ? Il serait temps de cesser cette imposture : la Nature n’a besoin de personne pour la réguler. Les espèces sauvages se sont toujours régulées seules. Nous devons plutôt réfléchir, et trouver des moyens de coexister pacifiquement avec la faune et la flore.
L’AJAS a pris une fois de plus la parole pour les animaux, et a répondu à une demande d’interview par le Dauphiné Libéré.
Au delà de cette injustice, notons également que les accidents de chasse sont de plus en plus nombreux chaque année. Ils ont même continué pendant le confinement : samedi 21 novembre, une jument était blessée dans l’Ain par le ricochet d’une balle tirée par un chasseur lors d’une battue.
La chasse en France pose un réel problème. Il serait temps que l’Etat ait enfin le courage d’y faire face.
Photo : Image par Lubos Houska de Pixabay