Suite au recours en justice de l’AJAS, Animal Cross, ASPAS, AVES France, One Voice et FNE Savoie, le 24 octobre 2023, le Tribunal Administratif de Grenoble a décidé de ne pas suspendre l’arrêté préfectoral autorisant la chasse aux marmottes, aux lièvres variables et aux lièvres bruns en Savoie. Nos associations, regrettent cette décision qui se base uniquement sur le défaut d’urgence et sur un comptage plus que discutable du nombre d’animaux.

Un procès d’un autre temps

Les marmottes et les lièvres variables sont particulièrement menacés par le réchauffement climatique, le tourisme et l’urbanisation croissante des espaces naturels. L’espèce des lièvres variables est classée comme “quasi menacée” par l’UICN et tous les scientifiques s’accordent à dire que les populations de marmottes sont en déclin constant depuis les années 1990s. Pourtant, au tribunal de Grenoble les représentants de la Préfecture et de la Fédération départementale des chasseurs, unanimement, arguaient que tout allait bien. 

Leurs preuves ? Une estimation à la louche (le chiffres de 160 000 marmottes a été évoqué) et un document tentant de prouver que les agriculteurs se faisaient des entorses en se prenant les pieds dans les terriers et que les marmottes rongeaient les tuyaux d’arrosage. L’avocat de la Fédération départementale des chasseurs est même allé jusqu’à parler d’”opulence” de marmottes et à comparer les (supposés) dégâts provoqués par les rongeurs sur le golf de Tignes aux rats à Paris… Une tentative grossière de mettre à profit les peurs irrationnelles suscitées par les seconds pour créer de toute pièce une mauvaise réputation aux premières.

Et pourtant, alors qu’il n’y a aucun décompte précis de ces animaux prouvant leur bonne santé, le Tribunal de Grenoble a décidé de ne pas suspendre l’arrêté autorisant la chasse de ces deux espèces. Toutes les études scientifiques affirment pourtant qu’elles sont en déclin…

Et maintenant ?

Nos associations ne lâcheront rien. Une audience sur le fond est encore à venir (a priori dans plusieurs mois), qui déterminera si l’arrêté était bel et bien légal. Nous continuerons donc à porter ce dossier devant les juridictions concernées pour exiger la fin de la chasse aux marmottes au niveau national. Notre pétition qui a déjà recueilli près de 80 000 signatures se poursuit, et montre bien le soutien dont bénéficient ces animaux de la part du public.