Accusés d’occasionner des dégâts en particulier sur le parcours de golf, 15 sangliers sont dans le viseur des autorités. Par décret, le Préfet de Savoie a autorisé le lieutenant de louveterie à les éliminer. L’AJAS dénonce cette décision brutale prise sous le coup de l’émotion et qui ne résout en rien la situation de la cohabitation avec ces animaux sur le long terme.

Cet épisode malheureux nous montre à quel point il est urgent de repenser notre rapport aux animaux pour pouvoir cohabiter durablement et pacifiquement avec eux

Cette réaction est disproportionnée : pour quelques trous dans un terrain, on sort tout de suite le fusil ! Le sanglier est un animal diabolisé dans le secteur depuis la diffusion l’an dernier sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle on voyait plusieurs individus boire dans le lac. D’aucuns s’imaginent depuis que des hordes de sangliers envahissent les villes et nagent dans le lac du Bourget. 

Cette peur irrationnelle pourrait prêter à sourire si elle ne motivait pas aujourd’hui la battue administrative des sangliers dans le secteur de Tresserve. 

L’AJAS dénonce le fait que la seule solution envisagée pour limiter les dégâts occasionnés par quelques animaux soit de leur tirer dessus et met en avant des alternatives pacifiques et plus durables dans le temps : 

  • cesser de nourrir les sangliers. Aujourd’hui la forêt de Corsuet regorge de dispositifs d’agrainage. S’ils sont censés permettre d’attirer les sangliers loin des terrains agricoles, la distribution de grains favorise la reproduction des sangliers et sont bien trop proche de la ville ce qui ne permet pas leur éloignement ;
  • protéger les terrains sensibles et les cultures avec des clôtures ;
  • dans les cas où un endroit précis est clairement identifié comme présentant des risques de collisions avec les usagers de la route : mettre en place un dispositif de capture/stérilisation/relâche des animaux à plusieurs kilomètres.

La Savoie est un département attractif mais l’urbanisation galopante grignote l’habitat naturel des animaux qui, par opportunisme ou par contrainte, se retrouvent à cohabiter sur les mêmes espaces que l’homme, ce qui peut occasionner des conflits d’usage. La situation du golf de Tresserve est donc amenée à se reproduire et la solution n’est pas – et ne peut pas être – de tuer systématiquement les animaux.

Repensons notre rapport à la nature et cessons de s’arroger le droit de disposer de leur vie en les éliminant au premier prétexte : nous sommes aussi chez eux !