Samedi 19/11, soit cinq jours avant l’examen à l’Assemblée nationale de la “proposition de loi visant à abolir la corrida : un petit pas pour l’animal, un grand pas pour l’humanité”, l’Association Justice Animaux Savoie (AJAS) organise une manifestation sur le marché de Chambéry. Objectif ? Soutenir cette proposition de loi historique et rendre compte de l’urgence de mettre un terme à ce spectacle cruel dans un département de montagne où les citoyens peuvent se sentir éloignés de cette problématique. 

Une proposition de loi éthique

La corrida est un spectacle éminemment cruel dans lequel l’animal n’a aucune chance. Les picadors à cheval commencent par cisailler les muscles du taureau à l’aide d’une longue pique afin qu’il ne puisse plus relever la tête. Puis les banderilleros prennent le relais et viennent planter jusqu’à 6 banderilles “colorées” dans le garrot de l’animal affaibli. Enfin, le matador entre dans l’arène et tente d’achever le taureau blessé avec ses épées, s’y prenant souvent à plusieurs reprises. 

L’association L214 a diffusé, à ce sujet, une vidéo tournée dans les arènes de Brocas en septembre (attention images difficiles)

La corrida est reconnue par la loi française comme un acte de cruauté pénalement répréhensible sur tout le territoire… à l’exception de onze départements du sud.

Or, les ferias n’ont aucun besoin de corridas pour exister : dans les villes non tauromachiques, il existe des fêtes qui proposent exactement le même type de distractions, dans les rues, pendant plusieurs jours sans avoir à recourir à ce spectacle sanglant. 

Une proposition de loi populaire qui n’appartient pas à la tradition française

77% des français souhaitent l’interdiction de la corrida (sondage IFOP/fondation 30 millions d’amis, 2022). Preuve que les citoyens se détournent de ce type de spectacle, la tauromachie est largement déficitaire et ne survit que grâce à des subventions publiques. Même si elle conserve quelques adeptes, la corrida ne peut pas se targuer d’être une tradition française puisqu’elle n’est arrivée d’Espagne qu’en 1853. En 2016, le Conseil d’Etat a, de fait, indiqué que la corrida ne pouvait se prévaloir d’appartenir au patrimoine culturel immatériel de la France.

Photo L214 – corrida de Brocas – septembre 2022

Une proposition de loi historique 

Mercredi 24 novembre, l’Assemblée nationale sera amenée à légiférer pour la première fois de son histoire sur ce sujet extrêmement important pour les droits des animaux. La proposition de loi est présentée par le député Aymeric Caron dans la niche parlementaire LFI et suscite le rejet de la part du gouvernement qui incite les députés de sa majorité à voter contre l’interdiction de la corrida. Un acte d’obstruction moralement très condamnable.

Pour tenter de renverser la tendance, les associations de protection animale se mobilisent tout le week-end, partout en France. En Savoie, l’AJAS a fait signer 286 pétitions ce samedi matin, sur le marché de Chambéry. Les signatures seront envoyées aux 4 députés du département. Voir l’article du Dauphiné sur l’action.

Le reportage sur TV net citoyenne

Vous pouvez également agir de chez vous en écrivant aux députés via le site de l’association L214 « Politique et Animaux »