Chaque année, près de 5 millions de homards et crustacés sont importés vivants du Royaume-Uni ou d’Amérique du Nord. Nous les retrouvons dans certains restaurants et, plus communément, dans les aquariums de certains supermarchés, notamment au moment des fêtes de fin d’année.
Ce commerce terrible est une longue suite de souffrances pour les animaux.
La capture tout d’abord. Les homards sont pêchés puis immédiatement ligotés afin qu’ils ne s’attaquent pas entre eux du fait de la promiscuité. Les homards garderont ces attaches des semaines, voire des mois. Ainsi ligotés, ils auront des difficultés à se déplacer ou à s’alimenter. Les crustacés sont ensuite « stockés » dans des cuves pendant des mois avant d’être exportés (car la saison de pêche au Canada a lieu d’avril à juin, alors que les homards sont consommés lors des fêtes en France). Il faut imaginer à quel point cette entrave est violente pour des homards qui parcourent généralement des centaines de kilomètres chaque année, notamment pour se reproduire. Ici, ils sont confinés et attachés pendant de longues semaines.

Vient ensuite la phase de transport. Quand les homards sont pêchés au Royaume-Uni, ils arrivent par bateau puis par camion jusqu’à Rungis, où ils sont ensuite envoyés aux quatre coins de l’Hexagone. Quand ils sont pêchés en Amérique du Nord, les homards sont exportés vivants par avion. Oui, oui, vous avez bien lu : les homards prennent l’avion, entassés dans des sortes de caissons de bouteilles où ils sont maintenus dans une position complètement contre nature, à la verticale et hors de l’eau. Les crustacés peuvent survivre quelques heures hors de l’eau, mais leur niveau de stress est très important. Afin de limiter les pertes, les homards ne sont pas nourris les jours qui précèdent le vol afin de limiter leurs besoins en oxygène. Malgré tout, près de 5 % des animaux ne survivront pas à l’expédition en avion.
Et le calvaire ne s’arrête pas là. Les animaux qui survivent à ces conditions de détention et de transport sont ensuite maintenus dans des aquariums (on parle de viviers) dans des supermarchés, où ils ne sont généralement pas nourris jusqu’à leur achat par les consommateurs. L’eau est souvent celle du robinet alors que les homards vivent dans une eau salée. L’eau est parfois sale et mal renouvelée (nous sommes dans un supermarché et pas dans un élevage, le personnel n’est pas formé et les équipements ne sont pas adaptés). Nous les voyons, ligotés, entassés, exposés en pleine lumière, avec des enfants qui tapent parfois sur les vitres de l’aquarium. La plupart des homards seront achetés et consommés pendant les fêtes, d’autres resteront des semaines, voire des mois, dans ces aquariums inadaptés.
Une fin de vie dramatique. À partir du moment où le client achète son homard, tout est permis. Certains sont transportés jusqu’à leur domicile dans des sacs plastiques, d’autres sur des pains de glace qui paralysent complètement les animaux, d’autres dans du film alimentaire qui les asphyxient. Certains sont même envoyés vivants par la poste pour être livrés à domicile. L’abattage de ces animaux par le client est tout sauf professionnel et éthique. Les animaux sont ébouillantés ou éventrés en pleine conscience. Ils mettent plusieurs minutes à mourir. Certains consommateurs ne parviennent pas tuer les animaux eux-mêmes et demandent à l’employé du supermarché de le faire à leur place, ce qui est non seulement illégal, mais pas plus éthique, les animaux subissant le même sort.

Que faire ?
Des alternatives existent ! On peut passer de belles fêtes de fin d’année sans manger de homards. Les humains peuvent survivre sans aucun problème sans se délecter de la souffrance d’un individu sentient !
L’AJAS agit à plusieurs niveaux :
– nous faisons du plaidoyer politique afin que nos parlementaires votent une loi similaire à la loi suisse, qui interdit de transporter les crustacés vivants directement sur de la glace ou dans de l’eau glacée ; de détenir hors de l’eau les décapodes marcheurs qui vivent dans l’eau ; et rend l’étourdissement avant la mise à mort obligatoire ;
– Nous incitons l’enseigne Provencia (Carrefour Market) à renoncer à ce commerce via des courriers, des manifestations et le lancement d’une pétition (voir la page de notre campagne sur Provencia).
Vous voulez agir ?
– n’achetez pas et ne mangez pas de crustacés ;
– demandez à votre supermarché (s’il vend des homards ou des tourteaux vivants) de renoncer à cette pratique. Vous pouvez appuyer votre demande en prenant une photo de l’aquarium et en taguant l’AJAS sur les réseaux sociaux ;
– signez la pétition demandant à l’enseigne Provencia (Carrefour Market) de renoncer à la commercialisation de homards vivants.


