A deux jours de l’ouverture de la saison de chasse à la marmotte 2023-2024, l’Association Justice Animaux Savoie (AJAS) relance sa campagne pour obtenir l’interdiction de cette pratique cruelle et archaïque. Nous avons reproduit une fausse scène de chasse avec 427 visuels de marmottes accrochés devant la mairie, soit le nombre d’animaux tués en Savoie l’an dernier par les chasseurs.
Une chasse scandaleuse sur une espèce protégée et menacée par le réchauffement climatique
Interdite depuis 1992 en Italie, la chasse à la marmotte reste autorisée en France où elle a provoqué la mort de 427 animaux en Savoie l’an dernier (1000 sur tout le territoire national). La marmotte est pourtant un animal protégé par l’annexe III de la Convention de Berne. Sa “gestion” doit ainsi “être réglementée afin de maintenir les populations hors de danger”. Problème : il n’y a, à ce jour, aucun comptage officiel permettant de connaître avec exactitude l’état de sa population, et l’on joue sur cette méconnaissance pour continuer à autoriser sa chasse. Les marmottes se portent pourtant bien mal, victimes des effets du réchauffement climatique, et de nombreux scientifiques tirent la sonnette d’alarme comme le Conseil scientifique de la Vanoise dans un avis rendu en mai 2023.
Contre l’avis des citoyens, le Préfet de Savoie autorise la chasse à la marmotte
Dans le cadre de la consultation publique préalable à la publication du plan de chasse 2023-2024 pour la Savoie, 88 citoyens se sont exprimés explicitement contre cette pratique. Le Préfet a ainsi été contraint de se justifier, avançant des arguments plus absurdes les uns que les autres ! Selon le document officiel de la Préfecture “les terriers creusés dans les prairies occasionnent des blessures aux bovins, parfois aux exploitants avec des entorses, des casses de matériel de fauche, des dégradations de tuyaux d’arrosages etc.” Un affront démocratique auquel l’AJAS et cinq autres associations ont décidé de répondre en déposant un recours gracieux à l’encontre de l’arrêté du Préfet de Savoie prévoyant notamment la chasse à la marmotte et aux lièvres entre le 11 septembre et le 11 novembre prochain.
Un happening pour demander au gouvernement l’interdiction de cette chasse
Tant que cette pratique ne sera pas interdite au niveau national, chaque Préfet pourra décider de manière arbitraire d’autoriser, ou non, cette chasse. C’est la raison pour laquelle, en 2022, l’AJAS s’était mobilisée pour demander la fin de cette pratique cruelle. Forte du soutien du public (69% des français se sont exprimés pour l’interdiction de la chasse à la marmotte d’après un sondage Yougov/AJAS/2022), elle avait obtenu un rendez-vous à la préfecture de Savoie ainsi qu’au ministère de la Transition écologique en novembre 2022. Malheureusement, le remaniement est passé par là, les équipes ont changé et le dossier a été enterré. C’est pourquoi l’AJAS a décidé de mener une action de sensibilisation visuellement impactante ce samedi 9 septembre devant la mairie de Chambéry, en reproduisant une fausse scène de chasse. Objectif de la campagne ? Passer de 74 000 à 100 000 signatures de la pétition afin de solliciter à nouveau une entrevue au plus haut sommet de l’État pour obtenir l’interdiction ferme et définitive de cette pratique partout en France.