L’Association Justice Animaux Savoie (AJAS), l’ASPAS, Animal Cross, AVES, FNE Savoie et One Voice demandent aujourd’hui la suspension de l’arrêté préfectoral autorisant la chasse de la marmotte et du lièvre variable, animaux emblématiques des Alpes. Ces deux espèces, protégées par la convention de Berne, sont en déclin à cause de la destruction de leur espace de reproduction et du changement climatique. Pourtant, leur chasse est encore autorisée ! Une audience en référé est prévue jeudi 19 octobre à Grenoble tandis que notre pétition ayant récolté près de 80 000 signatures demande au gouvernement l’interdiction pure et simple de la chasse à la marmotte sur tout le territoire national.
Une chasse scandaleuse sur des espèce protégées et menacées par le réchauffement climatique
Interdite depuis 1992 en Italie, la chasse à la marmotte reste autorisée en France où elle a provoqué la mort de 427 animaux en Savoie l’an dernier. La marmotte est pourtant un animal protégé par l’annexe III de la Convention de Berne. Sa “gestion” doit ainsi “être réglementée afin de maintenir les populations hors de danger”. Problème : il n’y a, à ce jour, aucun comptage officiel permettant de connaître avec exactitude l’état de sa population, et l’on joue sur cette méconnaissance pour continuer à autoriser sa chasse. Les marmottes se portent pourtant bien mal, victimes des effets du réchauffement climatique, et de nombreux scientifiques tirent la sonnette d’alarme comme le Conseil scientifique de la Vanoise dans un avis rendu en mai 2023. Un constat alarmant aussi pour le lièvre variable puisque, en 2017, l’Union internationale pour la conservation de la Nature (IUCN) a revu son statut afin de le classer en « quasi menacé » compte tenu du déclin marqué de ses populations sur le territoire national.
Contre l’avis des citoyens, le Préfet de Savoie autorise la chasse à la marmotte
Dans le cadre de la consultation publique préalable à la publication du plan de chasse 2023-2024 pour la Savoie, 88 citoyens se sont exprimés explicitement contre cette pratique. Le Préfet a ainsi été contraint de se justifier, avançant des arguments plus absurdes les uns que les autres ! Selon le document officiel de la Préfecture “les terriers creusés dans les prairies occasionnent des blessures aux bovins, parfois aux exploitants avec des entorses, des casses de matériel de fauche, des dégradations de tuyaux d’arrosages etc.” En outre, dans le document présenté suite à la consultation publique par le Préfet de Savoie, il n’y a aucun comptage officiel permettant de connaître avec exactitude l’état des populations des Lièvres variable et de Marmottes. Ni les Préfets ni les chasseurs ne sont au-dessus des lois, c’est la raison pour laquelle nos cinq associations ont décidé de déposer un recours à l’encontre de l’arrêté préfectoral prévoyant la chasse à la marmotte et aux lièvres en 2023.
Une action en justice et une pétition au gouvernement
Tant que ces pratiques ne seront pas interdites au niveau national, chaque Préfet pourra décider de manière arbitraire d’autoriser ou non ces chasses. C’est la raison pour laquelle nos associations se sont mobilisées dans une tribune dès 2022 pour demander la fin de la chasse à la marmotte. Objectif ? Passer de 78 000 à 100 000 signatures de la pétition afin d’obtenir du gouvernement l’interdiction ferme et définitive de la chasse à la marmotte partout en France.