S’il n’existe pas, à ce jour, de foie gras labélisé bio pour des raisons éthiques, il existe en revanche une filière de foie gras Label rouge très lucrative. Le cahier des charges de cette production est actuellement en cours de révision. Révision qui s’apparente malheureusement à une nouvelle opération de greenwashing sans aucune avancée concernant le bien-être des animaux…
Une production qui cherche à faire bonne figure
Le foie gras sans souffrance n’existe pas puisque tous sont obtenus par gavage (c’est même une obligation légale). Un acte violent où les canards sont forcés à ingurgiter deux fois par jour jusqu’à 450 g de nourriture en l’espace de 3 secondes, via un tube enfoncé dans leur œsophage.
Or, les consommateurs ne s’y trompent pas puisqu’ils sont 71% à être favorables à l’interdiction du gavage des canards et des oies, selon un sondage YouGov de 2021 (source : L214).
Pour répondre à cette demande sociétale de meilleure prise en compte de la souffrance animale, l’une des modifications « majeure » proposée par ce nouveau cahier des charges de foie gras Label rouge est… de supprimer tous les termes qui pourraient évoquer la souffrance des animaux ! L’expression « palmipède gavé » de la précédente version a été remplacé par celui de « palmipède gras » tout comme celui de « gavage » qui disparaît au profit du terme « d’engraissement ».
Cependant, derrière cette modification sémantique, la souffrance des animaux est toujours la même…
En effet, les oies et les canards, qu’ils soient élevés en conventionnel ou en Label rouge pour la production de foie gras, subissent tous la pratique du gavage.
Après avoir été élevés quelques semaines en bâtiment et/ou en plein air, les animaux sont enfermés en cages collectives et gavés de force. Cette phase de gavage est même souvent plus longue pour les animaux élevés pour la production Label Rouge puisqu’elle est de 15 jours minimum (contre 12 à 14 en conventionnel).
Aucune amélioration pour les animaux n’est à attendre de cette modification du cahier des charges
Outre le gavage qui perdure, toutes les autres pratiques préjudiciables au bien-être des animaux engendrées par cette production continuent. Il est ainsi toujours possible de mutiler les animaux en leur coupant un bout du bec ou des griffes et les canetons femelles sont encore systématiquement éliminées.
Loin de l’image d’Épinal de la petite production artisanale, la filière foie gras Label rouge revêt un fort caractère industrielle.
En effet, le cahier des charges continue de stipuler que 12 800 canards ou 6 000 oies peuvent être présents simultanément sur l’exploitation et que chaque exploitant.. peut gaver jusqu’à 1000 animaux en même temps !
Cette proposition de modification du cahier des charges Label rouge donne une piètre image de ce « signe de qualité » qui, au lieu de chercher à améliorer ces pratiques, tente de les dissimuler derrière des mots moins connotés négativement.
Le foie gras sans souffrance n’existe pas et n’existera jamais car, par définition, un foie gras s’obtient par gavage.
(crédit photo L214)