Dimanche 3 septembre 2023 à Saint Pierre d’Entremont (38), plusieurs éleveurs organisent un combat de vaches de la race Hérens. Pour quelques minutes de spectacle, les animaux subissent le stress du transport en bétaillère et sont amenés à se battre dans un lieu inconnu à proximité d’un public bruyant, bien loin des vertes et paisibles prairies. Parce qu’il est temps de prendre au sérieux la condition animale, l’Association Justice Animaux Savoie (AJAS) demande la fin de ces combats archaïques qui banalisent la violence dans notre société.
Des combats harassants
Durant ce type d’événement, les vaches sont amenées à combattre plusieurs fois. En effet, un animal est déclaré comme vaincu seulement lorsqu’il “abandonne” à trois reprises ! Quant à la vainqueure, elle multiplie les batailles jusqu’à la fin de la journée pour avoir le “privilège” d’être déclarée “Reine”. Ces combats, harassants, peuvent blesser les animaux et même parfois les humains qui encadrent le combat. Preuve du caractère violent de ces combats, il peut être obligatoire de limer ou poncer les cornes des vaches qui ne respectent pas le règlement à l’approche de l’événement.
Les batailles de vaches n’ont rien de naturel lorsqu’elles sont provoquées !
Afin de justifier cette pratique, les amateurs de combats d’Hérens mettent en avant le caractère naturellement belliqueux de cette race dont les individus se confrontent les uns aux autres pour instaurer une hiérarchie dans le troupeau. Pour l’AJAS, le fait de stimuler ce comportement agressif et de l’ériger en spectacle est inadmissible. Nous ne pouvons pas comparer la mise en place de la hiérarchie dans un troupeau en alpage où les vaches ont l’espace et la possibilité d’éviter le combat et la confrontation volontaire de deux individus dans une arène, même en plein air ! Ces combats sont un véritable business pour l’économie locale. Un photographe propose même des stages en immersion au cœur de l’événement.
L’agressivité des vaches entretenue et encouragée
Les vaches Hérens sont, pour la plupart, enfermées, voire attachées tout l’hiver. Lorsqu’elles sortent au printemps, date des premiers combats, elles sont alors particulièrement enclines à en découdre. À cela s’ajoute le stress du transport, puisque les animaux sont amenés sur les lieux du combat dans des bétaillères. Ils arrivent dans un milieu inconnu où ils doivent à nouveau instaurer la hierarchie. Les combats se font au mieux en plein air, au pire dans des arènes fermées. Dans tous les cas, les animaux sont exposés aux agissements et aux bruits de la foule, ainsi qu’au son assourdissant des lourdes cloches qu’elles portent autour du cou. Tout ceci renforce leur stress et leur agressivité.
Le combat d’Hérens n’a rien d’une tradition française !
L’idée de faire combattre des vaches Hérens est née seulement en 1922 et… en Suisse ! Ce n’est que plusieurs décennies plus tard que cette pratique s’implante en Haute-Savoie puis en Chartreuse. Il y a quelques mois, un combat de vache Hérens était organisé à la Foire de la Roche-sur-Foron (74) où les animaux devaient combattre dans le sable et la poussière, sous des spots lumineux agressifs et dans un univers clos extrêmement bruyant.
Provoquer des combats entre animaux et s’émerveiller de ce spectacle cruel est inadmissible. Le combat d’Hérens, né il y a 30 ans en France, ne peut même pas se targuer d’être une tradition ancestrale. Il est possible d’organiser des manifestations pacifiques et folkloriques sans mettre en scène des animaux. C’est la raison pour laquelle l’AJAS demande la fin des combats de vaches Hérens.